La question du végétal d’origine génétique locale est de plus en plus évoquée lors des projets de plantation, notamment lorsqu’il s’agit de restauration de milieux naturels ou semi-naturels.
Il s’agit d’abord du questionnement de nos pratiques face aux enjeux de préservation de la biodiversité.
Lorsque l’on sait que les semences de la plupart des plants sauvages dont il est fait commerce proviennent de quelques vergers à graines (donc de quelques pieds mères !), inondent le marché européen, et répondent aux seules lois du marché, on peut effectivement s’interroger sur les risques de « banalisation » génétique des espèces végétales concernées, avec comme conséquences :
– Une fragilité des végétaux non adaptés au climat et au sol qui les accueille
– Une moindre dynamique des interactions avec le milieu (faune-flore)
– Un frein majeur à la spéciation, processus naturel d’évolution des espèces
– Une prise de risque si des agents pathogènes virulents s’attaquent à une espèce dotée d’une faible diversité intra-spécifique
Il s’agit aussi du questionnement de nos pratiques pour la préservation de nos paysages. La singularité de chaque terroir est fortement liée au cortège végétal qui l’occupe.
Enfin, il s’agit d’une opportunité de développer une économie locale vertueuse en terme de développement durable.
Aspects environnementaux :
Les végétaux d’origine locale sont une réponse concrète et durable pour :
- lutter contre l’érosion de la biodiversité,
- préserver des communautés végétales cohérentes dans les milieux naturels et les espaces ruraux,
- favoriser la réussite des semis et des plantations avec des végétaux adaptés aux conditions locales,
- favoriser la résilience des écosystèmes face au changement climatique.
Aspects économiques :
La mise en œuvre et la maîtrise de bout en bout d’une filière de production de plants locaux entraînera une relocalisation et une production de valeur ajoutée sur le territoire, avec :
- la création d’emplois liés à la production de semences,
- la création d’activité et de richesse non délocalisable,
- le savoir-faire et l’intelligence régionalisés.
Aspects sociaux :
Les activités de production (récolte, traitement, sèchage, etc) et de gestion des futurs vergers à graines sont confiés à des chantiers d’insertion et à des Esats.